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L’abri voiture

27 juin

Pour le retour sur la toile, je vous prévu un article qui devrait mettre un terme à votre frustation !

Voilà comment on a monté l’abri voiture. Pour ceux qui vont faire un toit, voilà l’ordre dans lequel il faut (ou faudrait) faire les choses. Je n’ai pas fait cela pour le toit de la maison et j’ai perdu du temps.

Evidemment, ce que je vais raconter là n’est associé à aucune garantie : à vous d’adapter ce que j’ai fait pour votre toit. C’est votre seule responsabilité.

La ferme a été taillée en bas puis on l’a mise en place sans grue, ce qui a compliqué la manoeuvre. Le plus dur est de mettre en place le poinçon (la partie verticale sur la photo).

On a ensuite mis les bras de force et les arbalétriers.

Comme l’abri voiture est soumis à un vent qui souffle fort par moment, j’ai choisi de le renforcer par deux autres bras de force. Le but recherché n’est pas de tenir le poids du toit et des éventuelles surcharges telles la neige, …, mais plutôt de renforcer la géométrie : je ne veux pas que l’abri se déforme sous le vent.

Ensuite, commence la mise en place des pannes : on commence par les extrèmes : la panne faitière et les pannes sablières (en bas). On cale ensuite les pannes intermédiaires en tendant une ficelle entre les pannes faitière et sablière. C’est aussi le moment de tailler le bout des pannes.

Et voilà ce que cela donne :

On met ensuite les chevrons. On les coupe à la pente du toit à l’aide d’une fausse équerre à une extrémité. On reporte l’emplacement des chevrons sur les pannes sablière et faitière. Si le chevron doit être redressé, il faut reporter l’emplacement sur les pannes intermédiaires. On commence par clouer le haut, puis on descend en déplaçant le chevron de manière à le clouer droit.

Prendre des clous de 180 mm.

L’étape suivante est de préparer la planche de rive qui va supporter la gouttière. L’idée est de préparer l’évacuation de l’eau de pluie. Pour cela, il y a deux manières de faire :

1) On met la planche de rive horizontale et on donne de la pente à la gouttière : si la planche de rive est longue, cela crée un décalage qui se voit au premier coup d’oeil.

2) On coupe les chevrons de manière à mettre une petite pente à la planche de rive et on met ensuite la gouttière parrallèle à la planche de rive. C’est cette manière que j’ai choisi. Il n’y a aucun effet visuel.

On prend les mesures pour le débord de toit, on met un coup de cordex (cordeau traceur) et on reporte les verticales au niveau.

On cloue ensuite la planche de rive de manière à ce que la dernière tuile repose dessus et respecte la pente du toit. Dans mon cas, le dépassement correspond à la hauteur du double littelage à laquelle il faut ajouter l’épaisseur d’une tuile.

On cloue la planche de rive avec des clous galvanisés de 70 et on en met 4 au bout de chaque chevron.

On a choisi de mettre un lambris par dessus les chevrons. Les chevrons ont été commandés rabotés. Le lambris a été passé à un mélange huile de lin/essence de térébinthine. Dès que la lame de lambris est sèche, la mettre tout de suite en place, sinon l’huile de lin va provoquer une déformation de la lame, surtout si elle reste quelques jours au soleil et c’est tout de suite beaucoup plus pénible à poser.

Une fois fini, on admire !

On pose ensuite le delta vent que l’on fait tenir en l’agrafant et surtout en mettant le premier littelage qui se cloue sur les chevrons.

Les chevrons ne commencent pas tout en bas. Si de l’eau vient à s’infiltrer sous les tuiles, elle doit s’évacuer donc le delta vent se tendu et pris dans la gouttière. On coupe le littelage à ras le faîtage en haut.

Le premier liteau horizontal est mis de manière à ce que la tuile dépasse de 8 cm dans la gouttière. On note l’emplacement du haut du liteau à chaque bout du toit et on utilise le cordeau traceur pour tracer droit. Il ne faut pas utiliser de cale en bois car la largeur du liteau n’est pas forcément constante et cela peut créer des défauts qui seront visibles.

On met ensuite le liteau horizontal du haut à 5 cm du faîtage.

On calcule ensuite le nombre de rang de tuiles intermédiaires en mettant, pour mes tuiles (alpha 10) entre 32 mini et 37 cm maxi entre les liteaux.

Voilà une fois littelé :

Pour pouvoir mettre la zinguerie facilement, j’ai prévu une planche de la même hauteur que le littelage. Il n’y en a besoin que lorsque des toits se raccordent ou qu’un toit arrive sur un mur.

On met ensuite les planches de rive le long des chevrons de manière à ce que le haut de la planche de rive soit au niveau du deuxième littelage.

Il ne reste plus qu’à suer un bon coup : les tuiles ! On commence toujours en bas à droite évidemment.

Pour le faîtage, on met une lambourde sur le champ que l’on cloue avec des clous de 120 mm.

Et voilà une photo de la maison avec l’abri voiture. Quand on fait correctement les choses du premier coup et qu’on a tous les matériaux sous la main, faire un tel abri voiture, sans la zinguerie prend environ trois/quatre jours : un jour à deux pour l’ossature (jusqu’aux pannes) et les chevrons; un jour pour le lambris; une petite journée pour le littelage à deux (pour le cordex, c’est plus facile) et un jour pour les tuiles (un peu moins de 500 tuiles).

 

Réagissez

 
 
  1. Jeanmichoubidou

    27 juin 2010 à 22:10

    Légoenpaille est de retour, me voilà rassuré il n’est pas resté sans rien faire le bougre. Sa bourgeoise non plus.
    Certains travaillent que ou mieux devant la caméra, ce qui est manifestement pas le cas ici… comme en Afrique du Sud d’aiileurs.
    Juste un mot sur ce sujet puisque vous l’abordez; je suis assez fier d’avoir un beauf Portugais!
    J’avais eu l’occasion par quelques visites de courtoisie – sans outils- de me rendre compte de l’énergie qui continuait à être mise en oeuvre, vraiment courageux de tenir aussi longtemps la distance. C’est le genre castor dans « famille je vous aime ».
    J’avais des doutes sur l’esthétique de l’abri voiture… finalement vous avez bien eu raison de ne pas m’écouter, c’est plutôt réussi d’ailleurs et cela équilibre bien l’ensemble, n’est il pas?
    Je crois que je vais arrêter de jouer aux cartes avec E. je préfère L., avec elle j’arrive à gagner et elle me fait des bisous. J’aime bien aussi partager la tarte avec Angélique… là c’est sur, « yan n’a » un paquet qui ne vont pas comprendre.
    Allez Ged, encore une semaine et c’est les vacances… bien méritées!

     
  2. Olivier le cousin

    1 juillet 2010 à 4:43

    Très joli en effet l’abri voiture, tellement joli qu’il tient de l’oeuvre d’art qui a son importance seulement par ce qu’elle est : M et Mme L. n’osent pas encore garer leurs voitures dessous comme nous le montre la dernière photo, de peur sûrement de rompre l’harmonie créée avec le reste de la maison …
    On peut voir que les enfants ont suivi le chemin du papa, mais avec un autre concept, celui de « maison en plastique », la fibre écologique n’est pas encore aussi développée ;-)
    Vous allez être une de nos lectures de l’été, un grand merci à vous !

     
  3. MARCELLE

    4 juillet 2010 à 6:49

    Eh bien, voilà….C’est reparti…Quel talent ! J’ai presque tout compris, photos à l’appui.Il est vrai qu’on parle des best-sellers de l’été. C’est le vôtre qui remporte déjà le premier prix. Succès assuré. Bravo !
    Bises
    Marcelle

     
 

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